MARA GOLDBERG BIO CONTACT EXHIBITIONS SCENOGRAPHY (1984-94)

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WORK

Scénographies Molles                                                                                                                        fr


J'appelle ce que je fais "scénographies molles".

Il s'agit d'espaces autonomes et rudimentaires occupés par des éléments mous (masses couchées, suspendues, dans un coin…).

Ces masses molles sont informes, non-narratives, artificielles.

Elles meublent.

J’utilise la mollesse dans le sens d 'inconfortable, de non-possessible, d'état existentiel. Il n'y a pas de référence au corps ou à des lois de transformation de phénomènes naturels.

Les "scénographies molles" existent dans différentes formes: simulations photographiques où j'utilise le moyen photographique pour simuler un espace, formes réduites qui sont des espaces que l'on peut tenir dans la main (carton, pâte à modeler...), et grandeur réelle où l'espace est pénétrable: construction simple dans laquelle on peut circuler, avec des éléments mous en latex, fourrure, textiles divers, etc.


Projet

Réaliser une "scénographie molle " en grandeur réelle d'environ 20m2.

L'espace est défini par une structure rudimentaire (hauteur 2,50 m, sans plafond, 2 ouvertures) avec des parois à l'intérieur sur les 4 côtés en carton ou bois léger peint. Le sol est vert pâle. Un ensemble de 5 éléments mous (textile noir rembourré) suspendus et au sol, occupe l'espace.

Cette "scénographie molle" est un espace en soi, praticable et autonome, qui peut exister n'importe où.


Mara Goldberg, mars 93




A propos des "Scénographies Molles"


J'ai commencé à faire ce que j'ai nommé "Scénographies Molles" en 1989. Le terme "Scénographies Molles" regroupe différentes sortes d'espaces que je réalisais en 2 ou 3 dimensions: Simulations Photographiques (photos de dispositifs spécifiquement échafaudés pour la prise de vue puis détruits), Formes Réduites en carton et pâte à modeler, et espaces avec sculptures physiquement accessibles. Pour moi, ces modes de formalisation différents – simulation, réduction, "physicalité" étaient équivalents et flexibles, permettant de basculer d'un espace mental à une confrontation physique.

La mesure n'est pas une mesure donnée par une norme établie ou par une représentation d'un espace existant. La question de l'échelle vient du travail lui-même, en relation au regardeur – qu'il s'agisse d'une "Scénographie Molle" physiquement accessible et ‘confrontable’ sous forme d'une sculpture, ou bien d'une image photographique simulant les 3 plans d'un espace, ou encore d'une réduction d'espace de la taille d'une "boîte".

Les "Scénographies Molles" sont des espaces qui affirment leur position sans relation à un contexte architectural, à une installation ou à un cadre prédéfini. Les "Scénographies Molles" affirment un concept spatial. La mollesse est ce qui est inconfortable, non saisissable et dont la masse meuble et occupe l'espace. La mollesse impose une force de résistance.


Les "Scénographies Molles" en forme réduite n'ont jamais été des projets à agrandir ou des modélisations. Ce sont des espaces en soi, que j'ai conçus selon une logique d'espace arbitraire et dans une économie de construction et de représentation minimum:

- plan horizontal + 2, 3 ou 4 murs

- le contenant / la forme meublant ce contenant.

La réductibilité de l'espace à la dimension de "boîte" est une manière de concentrer la vision et en même temps d'élargir au maximum la dimension. Cette sorte "d'élasticité" de l'échelle crée une situation simultanée: on est face à un espace-objet qu'on peut prendre dans la main, et cet espace est aussi hors mesure, dé-mesuré. C'est dans cette même logique que j'ai plaqué au mur des images photographiques pour agrandir, inciser ou au contraire aplatir le champ perspectif. J'ai choisi les matériaux qui permettent une utilisation directe et non sophistiquée – formes molles en pâte à modeler, structures contenantes en carton brut, peint ou recouvert de neige, vinyle, daim, image de livre, catalogue ou carte postale. Certaines "Scénographies Molles" sont conçues pour une vision à hauteur d'œil: frontales en 3 plans (1989), structures simples, subdivisions et remplissage de formes en carton (1990), photos/murs peints avec ouvertures (1991-1993), d'autres doivent être vues du dessus en panoramique: espaces multiples (1993-1995).


Mara Goldberg, 5 Décembre 2007




A propos des “Simulations Photographiques”


“Simulations Photographiques” est un ensemble d’œuvres photographiques que j’ai réalisées entre 1990 et 1994. Cela fait partie de ce que j’ai nommé “Scénographies Molles” comme terme générique pour définir mes œuvres spatiales contenant des sculptures molles. Les “Scénographies Molles” sont protéiformes, elles peuvent prendre la forme d’espaces pénétrables, de “Formes réduites” ou de “Simulations Photographiques”. Les espaces pénétrables sont construits à échelle 1 avec des éléments en tissu cousus et rembourrés. Les “Formes réduites” sont des espaces réduits faits en carton et éléments en pâte à modeler, où l’on peut se projeter en regardant à l’intérieur. Les “Simulations photographiques” définissent un ‘espace factice’ à deux dimensions. La bascule entre ces modes de perception est un processus de transformation d’échelle, de rétrécissement ou d’agrandissement, ainsi que l’affirmation de leur équivalence. Une “Forme réduite” tenue dans la main peut devenir mentalement immense et pénétrable, alors qu’un large élément de sculpture peut disparaître discrètement dans un coin.
Les “Simulations Photographiques” ont été faites sur une durée de quatre ans. Mon principe était toujours le même: une structure échafaudée de façon rudimentaire pour la prise de vue avec deux murs et un sol, de la pâte à modeler, du carton peint, papier ou autres éléments ‘occupant’ l’espace créé. J’ai souvent utilisé des livres ouverts comme murs. Et des catalogues, parce que j’aime la répétition et l’équivalence brute des objets mis à plat dans leur présentation, qu’il s’agisse de chaussures, de bijoux, ou de produits pour coiffeurs. Je construisais l’espace et son contenu dans un équilibre précaire, prenant ce qui était à portée de main pour consolider la structure assemblée et les éléments suspendus, et je prenais rapidement la prise de vue avant de tout détruire ou défaire. Il n’y avait pas de grand travail de réglage technique ou d’éclairage. C’était faire dans l’action.

Les “Simulations Photographiques” n’avaient jamais été finalisés jusqu’à maintenant (2023), quand j’ai décidé de leur donner une forme et taille définitive (45 x 30 cm). J’ai sélectionné parmi les 115 négatifs numérisés (ou tirages 10 x 15 quand le film était inutilisable) un ensemble de 46 travaux que j’ai fait imprimer et contrecoller sur Dibond 2mm. Ceci constitue le corpus final et nouveau des “Simulations Photographiques”.


Mara Goldberg, mars 2023


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